Les priapées sont de courts textes , censées rapporter les paroles de Priape ! Les traductions sont nombreuses et parfois aléatoires. Celles ci sont sans doute les plus fidèles à l’esprit d’origine. Les auteurs en sont en général inconnus.
Priapée 1
Je suis le dieu Priape, gardien de ce petit jardin.
Passant, évite de salir ce lieu avec ton mal.
Ma verge brandie n’est pas de bois seulement :
elle peut frapper et pénétrer jusqu’au fond.
Priapée 2
Bienvenue à qui vient, mais que nul ne vole !
Si tu tends la main, tu connaîtras la mienne.
Je ne suis pas de marbre, mais je suis dur comme tel,
et je saurai te faire rentrer dans le droit chemin.
Priapée 3
Ce champ est protégé par un dieu nu,
toujours prêt à punir les voleurs.
Je suis Priape : et ma verge te menace
plus sûrement qu’un chien ou qu’un filet.
Priapée 4
Femme ou garçon, approchez doucement.
Je vous tends ma verge, elle ne mord pas.
Mais si c’est pour voler, je vous préviens :
elle peut aussi servir d’instrument de justice.
Priapée 5
Je suis fait de figuier : arbre dur et généreux.
On m’a sculpté nu, la verge tendue.
Mais ce n’est pas que pour rire :
j’empale les intrus, et je les fais jouir de force.
Priapée 6
Une servante m’a vu, seule, au matin.
Elle s’est mise à rire, puis à rougir.
Mais en regardant plus longtemps, elle a frémi.
Et je l’ai eue. Elle est repartie en boitant.
Priapée 7
Ne crois pas que ma verge soit là pour décorer.
C’est mon sceptre, mon glaive, mon arme.
Voleur ou fille facile : je vous empale.
Mon temple, c’est aussi ma chambre.
Priapée 8
Petit jardin tranquille, doux terrain de jeu :
je le garde, nu, la verge en alerte.
Que les jeunes filles viennent cueillir des fleurs,
mais qu’elles sachent qu’ici on cueille aussi les corps.
Priapée 9
Une matrone est venue, pleine d’orgueil.
« Ce n’est qu’un dieu de bois », dit-elle.
Je lui ai fait sentir ce qu’était le bois.
Elle gémit encore, chaque nuit.
Priapée 10
J’aime les filles, les femmes, les garçons aussi.
Je ne choisis pas : je prends ce qui vient.
Tant que c’est chaud, vivant, désireux ou non,
ma verge a droit de cité.
Priapée 11
Sous mes yeux, dans ce verger, des couples s’étreignent.
Cela me plaît, cela m’excite : je suis Priape.
Mais si quelqu’un ose voler, il sentira mon sceptre,
profondément, jusqu’à gémir d’aveu.
Priapée 12
Ce jardin est sacré, mais aussi frivole.
Les vierges y perdent leur ceinture sans regret.
Et moi, Priape, je veille : non pour défendre,
mais pour forcer qui hésite encore.
Priapée 13
Que fais-tu, garçon, à rôder dans l’ombre ?
Crois-tu me voler sans payer de ton cul ?
Approche donc : ma verge veille, bandée,
et elle aime mieux punir que pardonner.
Priapée 14
Ici, les pêches sont douces, les figues sucrées,
et les jeunes servantes plus mûres encore.
Quand elles viennent cueillir, elles offrent sans le dire
la bouche, les seins, ou mieux encore.
Priapée 15
Femme mûre, tendre garçon, effrontée pucelle,
peu m’importe, pourvu que la chair soit offerte.
Ma verge est large, prête à forcer l’entrée
de quiconque s’attarde à me provoquer.
Priapée 16
Voleur, ton sort est clair :
ma verge enfoncée jusqu’à la garde.
Tu viendras supplier, tout ruisselant de honte,
et tu porteras mon sceau jusque dans ton ventre.
Priapée 17
Petite esclave trop curieuse,
ton regard effleure mon membre dressé.
Reste donc encore : ma verge est généreuse,
elle s’offre à ton éducation.
Priapée 18
Que la brise caresse les fleurs,
que les doigts effleurent les cuisses,
et que, sous mon regard, sans honte,
jeunes et vieux s’unissent sous les figuiers.
Priapée 19
Sous la pleine lune, il est doux d’entendre,
dans l’ombre des haies, les soupirs et les râles.
Moi, Priape, je bénis ces accouplements nocturnes,
et j’endurcis ma verge en leur honneur.
Priapée 20
Passant, si tu n’as ni couilles ni fougue,
passe ton chemin.
Ici, le plaisir est rude, la verge est dure,
et le jeu n’épargne pas les timides.
Priapée 21
Mon jardin n’est pas pour les sages ni pour les froids.
Ici, la sève est dans les reins et dans les membres.
Qui entre timide ressortira déchiré,
et bien moins innocent qu’à son arrivée.
Priapée 22
J’aime voir les jeunes garçons courir nus entre les ceps,
leurs fesses offertes au vent et à mes désirs.
Je poursuis qui ne vient pas de lui-même,
et ma verge enseigne aux récalcitrants.
Priapée 23
Lève ta tunique, servante effrontée.
Ne crains pas ma verge : elle est aussi douce qu’elle est dure.
Mais elle n’aime pas attendre :
sois prompte, ou tu gémiras longtemps.
Priapée 24
Qui goûte mes fruits goûte aussi ma verge.
Ici, la bouche sert autant à gémir qu’à manger.
Quiconque vole sans payer sera payé en nature,
et mon membre sera sa rançon.
Priapée 25
Vieille femme ridée, évite mes figuiers !
Ma verge n’est pas pour les couennes racornies,
mais pour les fraîches, pour les tendres,
pour celles dont la peau frémit encore sous la main.
Priapée 26
Je préfère les garçons impudents aux femmes timides.
Ils viennent sans honte, tendent la croupe,
et reçoivent jusqu’au fond ce que je leur offre,
dans des râles de plaisir forcé.
Priapée 27
Je suis la loi de ce lieu : pas de pudeur ici !
Qui entre consent à être pris, retourné, possédé.
Mon sceptre sacré est le juge suprême,
et il pénètre plus profond que les mots.
Priapée 28
Ce verger n’est pas pour les âmes pieuses.
Ici, tout est chair, fruit, et frottement.
Et mon grand membre dressé n’attend que les frémissements
de celles et ceux qui savent obéir aux désirs.
Priapée 29
Approche, jeune fille, approche sans crainte.
Offre-moi ta bouche, ta gorge, ou ton ventre.
Je prendrai tout ce que tu m’offriras,
et je planterai ma semence au plus profond.
Priapée 30
Je n’ai que faire des serments, des promesses,
je juge à la chaleur des cuisses et à l’ouverture des lèvres.
Viens à moi toute trempée, haletante, offerte,
et je te bénirai de ma verge vivante.
Priapée 31
Tu crois me berner, voleur ?
Ma verge ne dort jamais.
Que ce soit ta bouche ou ton cul,
elle saura quoi en faire.
Priapée 32
Les jeunes filles viennent ici se frotter aux arbres.
Elles prétendent ramasser des figues,
mais ce sont mes rameaux qu’elles cherchent,
et mes fruits qu’elles rêvent d’avaler.
Priapée 33
J’ai vu la matrone baisser sa tunique,
sous prétexte de s’épousseter.
Elle voulait qu’on voie,
et je ne me suis pas fait prier.
Priapée 34
Que ceux qui prient aillent au temple.
Ici, on gémit, on suce, on écarte.
Mon autel est une croupe offerte,
et mon encens monte par le bas.
Priapée 35
Toi, jeune homme au regard effronté,
viens t’agenouiller devant le dieu.
Je te bénirai profondément,
jusqu’à faire trembler ton ventre.
Priapée 36
Le jardin est plein de murmures.
On n’y entend pas des psaumes,
mais les claquements des reins,
et les râles de la chair.
Priapée 37
Que m’importe le culte de Vesta,
si la vierge elle-même vient m’offrir sa flamme ?
Je l’accueille, torche dressée,
et je la rends femme à jamais.
Priapée 38.
Viens, esclave. On t’a formé aux corvées.
Moi je t’enseignerai le vrai labeur :
ouvrir ton corps au dieu,
jusqu’à en pleurer de plaisir.
Priapée 39
Le poète me chante, mais moi je bande.
Ses vers sont jolis,
mais ce sont tes fesses que je veux,
et ta bouche pour répliquer.
Priapée 40
Une main dans les figues,
l’autre entre ses cuisses,
la vierge se croyait seule.
Je suis venu l’achever.
Priapée 41
Ne me parle pas de pudeur.
Même les déesses ici s’agenouillent.
Ma verge est plus ancienne que leurs lois,
et leur bouche, plus sage quand elle se tait.
Priapée 42
L’enfant cueille des fleurs, la main tremblante.
Je lui tends la mienne — épaisse et vivante.
Il comprendra vite que dans ce jardin,
les tiges se tiennent autrement.
Priapée 43
Ma verge n’est pas décorative.
Elle juge, elle châtie, elle récompense.
Que l’amante et le voleur le sachent :
ils la goûteront de la même manière.
Priapée 44
Cette matrone a prié pour un fils.
Je suis descendu dans son sommeil,
et j’ai fécondé ses rêves
d’un jet si fort qu’elle s’est réveillée mouillée.
Priapée 45
On raconte que le vin échauffe le sang.
Mais il est faible comparé à moi.
Une coupe de plus, et la servante
se retrouve nue sur mon socle.
Priapée 46
Le dieu Mars a son glaive,
moi j’ai ma verge.
Lui fait la guerre, moi la paix —
mais elle est rugissante et sans trêve.
Priapée 47
Le garçon s’est penché sur la margelle.
Je l’ai pris par surprise,
et il a crié, non de peur,
mais de plaisir inavouable.
Priapée 48.
Les moissons sont abondantes,
quand je les féconde à ma manière.
La terre est femelle, dit-on —
alors je la laboure moi-même.
Priapée 49
Les prêtres passent sans me regarder.
Mais leurs novices, eux,
s’attardent la nuit pour goûter
aux offices du vrai culte.
Priapée 50
Qui vient ici doit tout oublier :
son nom, son rang, sa honte.
Il ne reste que la peau et la bouche,
et moi, qui les pénètre.
Priapée 51
Ici, pas besoin d’encens ni de psaumes :
une chatte offerte est la seule offrande.
Que les vierges s’approchent,
je les consacrerai à ma manière.
Priapée 52
Le jeune homme, tout en toge blanche,
est plus chaste qu’un agneau.
Je l’ai pris dans les fourrés,
et il bêlait encore… de plaisir.
Priapée 53
J’ai vu Bacchus nu,
ivre et alangui.
Il m’a tendu la coupe —
j’y ai trempé autre chose que mes lèvres.
Priapée 54
On a volé mes figues ? Soit.
Mais qu’on touche à mes offrandes charnelles,
et je vengerai le larcin
par une saillie de fer.
Priapée 55
C’est le printemps, et tout fleurit.
Même les jeunes garçons s’ouvrent,
comme des boutons naïfs.
Je suis l’abeille qui pique.
Priapée 56
Les femmes font le tour de ma statue
en silence, les cuisses humides.
Je les regarde sans bouger —
mais ma verge, elle, les appelle.
Priapée 57
Une fillette m’a lancé des cailloux.
Je lui ai montré mon sceptre.
Elle n’a plus rien dit,
et l’a touché longuement.
Priapée 58.
Tu pries Junon pour être enceinte ?
Viens me prier, moi.
Je te remplirai d’un dieu
au ventre bien tendu.
Priapée 59
Dans mon bois sacré,
il est interdit de se couvrir.
On s’aime peau contre peau,
et ma loi est celle du plaisir.
Priapée 60
Le satyre a fui, effrayé par mon membre.
Silène lui-même en rougit.
Moi, je reste là, dressé,
plus immortel que leurs rires.
Priapée 61
Vous avez peur de mon sexe en bois ?
Attendez qu’il prenne vie dans vos songes.
Là, il frappe, pénètre, saccage,
et laisse les draps en fleurs.
Priapée 62
On m’a peint un sexe trop grand.
C’est vrai : je l’ai prêté à l’artiste.
Il est mort d’épuisement
en essayant de l’embrasser.
Priapée 63
La jeune mariée pleure, effrayée.
Son époux est tendre, mais frêle.
Moi, je suis là, prêt,
pour lui montrer ce qu’est une vraie noce.
Priapée 64
On dit que les dieux aiment l’encens,
moi je préfère les culs bien ouverts.
Les offrandes, je les prends dans la chair,
et je les bénis de mes jets.
Priapée 65
Trois femmes sont venues me prier.
Aucune ne voulait partir.
J’ai planté ma semence
dans chacune — juste équilibre.
Priapée 66
Que tu sois vierge ou putain,
peu m’importe : ici, tout se prend.
Mes lois sont simples :
bouche, chatte, cul — dans l’ordre que tu veux.
Priapée 67
On a lavé ma statue avec du lait.
Mais c’est d’un autre liquide
qu’elle déborde le mieux,
après les processions nocturnes.
Priapée 68.
Un esclave m’a prié pour la liberté.
Je lui ai offert ma verge,
et il l’a prise de bon cœur.
La vraie libération est dans l’extase.
Priapée 69
Ce garçon à la chevelure de lin
a renversé l’huile devant moi.
J’ai glissé exprès,
pour m’enfoncer entre ses fesses.
Priapée 70
Il ne suffit pas d’avoir un sexe dressé.
Il faut l’offrir, sans honte ni mesure.
Moi, Priape, je donne chaque nuit
ce que mille hommes n’oseraient promettre.
Priapée 71
À quoi bon ces parures ?
C’est nue que je te veux, offerte.
La soie glisse, la bouche supplie,
et je viens, couronné de ton plaisir.
Priapée 72
Les champs sont pleins de fleurs,
et mes bras de jeunes amants.
Ici, la moisson est autre :
je fauche les désirs, je sème la jouissance.
Priapée 73
Un soir, trois garçons vinrent danser nus.
Ma verge battit la mesure.
Et quand ils tombèrent sur moi, haletants,
ce fut un banquet digne des dieux.
Priapée 74
Ce n’est pas l’or que je protège,
mais les fruits mûrs, les peaux chaudes.
Les voleurs n’emportent rien —
car ils tombent ivres de foutre.
Priapée 75
Elle priait pour avoir un enfant.
Elle eut mieux : mes reins épuisés,
ses lèvres souillées de mon suc,
et des gémissements pleins la gorge.
Priapée 76
Chaque nuit, sous la lune,
les initiées viennent me rendre culte.
Les soupirs montent plus haut
que l’encens, et mon sceptre s’embrase.
Priapée 77
Qui touche à mes offrandes
aura mon sexe pour glaive.
J’embroche les impies,
et je les abandonne pantelants.
Priapée 78.
Vieille ou jeune, vierge ou putain,
tout vient à moi.
Mes bras ne discriminent pas :
je prends, je donne, j’ensemence.
Priapée 79
À l’ombre des figuiers,
j’ai surpris deux filles s’aimant.
Elles rirent, puis m’appelèrent.
Je me fis dieu double, triple même.
Priapée 80
Dans les vendanges, les filles chantent.
Mais c’est dans les buissons
qu’elles poussent les vrais cris,
sous la fougue de mon sceptre vivant.
Priapée 81
Les garçons effarouchés rient de ma verge.
Mais qu’ils s’approchent seulement !
Un instant de jeu, et leurs bouches,
leurs culs seront mes fidèles chapelles.
Priapée 82
Qui vient dans mon verger la nuit,
trouve plus que des fruits sucrés :
ma verge est le fruit défendu
que toutes les bouches convoitent.
Priapée 83
En ces lieux, point de sermons tristes.
Les seuls psaumes sont des gémissements,
les seules prières, des plaintes d’extase
sous la fougue de mon sceptre.
Priapée 84
On tisse des couronnes pour Vénus,
on les tresse pour Bacchus.
Pour moi ? Point besoin :
une bouche offerte est ma seule couronne.
Priapée 85
À force de frotter ma verge,
le sculpteur faillit la polir d’or.
Il préféra me rendre vivant,
pour goûter lui-même mon offrande.
Priapée 86
Les filles du village, mains pleines de figues,
se penchent sur mon sexe de bois.
Elles le caressent, rient, rougissent,
et parfois, glissent la langue.
Priapée 87
La vieille voisine me raille.
Pourtant, la nuit venue,
elle vient frotter son ventre sec
contre ma dureté éternelle.
Priapée 88.
Ceux qui volent mes grappes,
je ne les poursuis pas avec des pierres,
mais avec des jets plus brûlants,
giclant de mon sceptre vengeur.
Priapée 89
Qui vient se reposer sous mon figuier
trouve d’abord l’ombre, puis la chaleur :
une main glisse, un baiser hardi,
et la sieste devient orgie.
Priapée 90
Chaque fruit ici respire la luxure.
Chaque feuille cache un baiser volé.
Chaque branche invite à la chute,
et dans ma main, tout glisse, tout jouit.
Priapée 91
Les bacchantes m’ont tressé une couronne
faite de reins et de ventres brûlants.
Je suis leur dieu, leur victime,
leur prêtre lubrique, leur esclave sacré.
Priapée 92
Ce jeune satyre riait de moi.
Je l’ai surpris, ivre, sous la vigne.
Il gémit encore sous mes coups
— mais jamais il ne fuit mes caresses.
Priapée 93
Toi qui lis ces vers impudiques,
prends garde ! À chaque mot,
ma verge bondit, avide,
et cherche un chemin jusqu’à toi.
Priapée 94
On dit que ma verge est une arme.
Ils ont raison : je perce, j’envahis,
je conquiers les ventres rebelles
et je grave mon nom dans la chair.
Priapée 95
Voici ma loi : pas de jeûne,
pas d’interdit, pas de pudeur.
Qui s’approche d’ici abandonne
la honte — et trouve la jouissance.